L’Officier Mariniers Nr 263  Nov./Dec. 2002

 

                                   PARITE HOMMES  /  FEMMES

 

 

            LA  F.N.O.M  VOUS  INFORME :  L’ Arrêt    «  GRIESMAR  « 

 

 

            Il est important de rappeler les faits. Monsieur Griesmar, retraité à compter du 1er juillet 1991, ancien juge, demande dans l'année de sa mise à la retraite, l'annulation de l'arrêté lui concédant une pension de retraite car son titre ne prend pas en compte les trois annuités concernant ses enfants. En effet, l'article L 12b du code des pensions civiles et militaires accorde une bonification d'un an par enfant aux fonctionnaires féminins de l'Etat. Par ailleurs, un article du Traité de Rome régit le principe de l'égalité des rémunérations professionnelles entre hommes et femmes et monsieur Griesmar demande l'application de principe à son cas personnel.

Sur saisine du Conseil d'Etat Français, la Cour Européenne de Justice a rendu un arrêt qui dit notamment que les dispositions telles que celles de l'article L 12b du code des pensions civiles et militaires de retraite ne respectent pas les directives européennes.

                 Voici les principaux « considérant » du Conseil d'Etat :

* Le principe de l'égalité des rémunérations s'oppose à ce qu'une bonification soit réservée uniquement aux femmes

* La décision de refuser à monsieur Griesmar le bénéfice de la bonification d'ancienneté est entachée d'illégalité

* Monsieur Griesmar a droit au bénéfice de la bonification et de revaloriser rétroactivement cette pension

* Monsieur Griesmar a droit aux intérêts des sommes qui lui sont dues à compter du 24 janvier 2002, jour où il a demandé le paiement de ces sommes

Voici le résumé de l'affaire qui fait grand bruit car financièrement elle est importante et intéresse tous les retraités et futurs retraités qui n'ont pas leurs 40 annuités. Rappelons que chaque enfant donne droit à une annuité.

Que va-t-il se passer et que faut-il faire ?

* L'Etat est mis en demeure d'entrer dans la légalité en mettant ses textes en conformité avec les directives européennes. Les juristes de l'Etat doivent travailler afin de trouver des réponses limitant les dépenses.

* Nous avons vu que l'une des décisions du Conseil d'Etat concernant monsieur Griesmar était de limiter le droit aux intérêts des sommes qui lui sont dues à compter du jour où il en a fait la demande et non pas depuis le début. Juridiquement la date de la demande est importante. Nous rappelons que la FNOM conseille depuis le début de la connaissance de cet arrêt de formuler la demande par écrit le plus rapidement possible.

* Le service des pensions des armées fait la réponse type suivante aux demandes qui lui sont adressées :

-          L'article L 12b du code des pensions est incompatible avec le principe d'égalité des rémunérations .    - Monsieur Griesmar a bien assuré la charge de ses enfants et formulé sa demande dans le délai d'un an prévu par l'article L 55.

*L'article L55 sur lequel s'appuie l'Etat pour éventuellement refuser la révision de la pension précise que les pensions sont définitivement acquises et ne peuvent être révisées que dans un délai d'un an à compter de la notification en cas d'erreur de droit ou à tout moment en cas d'erreur matérielle. Toute notre difficulté va résider à démontrer que c'est une erreur matérielle, ce qui risque d'être très difficile face à des juristes rompus à toutes les arcanes du métier.

*Tous les fonctionnaires n'ayant pas le maximum d'annuités et ayant élevé des enfants sont intéressés par cet arrêté Griesmar. Pour certains syndicats, les personnes concernées sont :

- Les retraités titulaires, quelle que soit la date de liquidation de leur pension

- Les veuves non remariées d'agents titulaires que le décès soit intervenu avant ou après la liquidation

- Les veuves remariées qui ont bénéficié d'une réversion jusqu'à leur remariage

- Les enfants de moins de 21 ans d'un fonctionnaire décédé qui ont droit à une pension égale à 10% de la pension du père s'ils n'ont pas opté pour les prestations familiales

- Les enfants de plus de 21 ans qui ont perçu jusqu'à cet âge une pension au titre d'ayants droit.

Nous remarquons que les textes distribués par certains syndicats ne font nullement référence à l'article L 55 cité par notre service des pensions et que les personnes concernées par eux sont très importantes. Toutefois, nous n'avons pas trouvé de recommandations faites aux personnes susceptibles de prendre leur retraite dans un proche avenir.

             En ce qui concerne la FNOM, notre ligne de conduite est et restera la défense de vos intérêts. Pour cela nous recommandons à tous les adhérents intéressés d'écrire sans tarder au service des pensions afin de prendre date. De notre côté nous faisons le nécessaire afin que la révision des pensions soit effective et nous restons très attentifs à ce que font nos autres collègues fonctionnaires.

Les sommes mises en jeu par la révision Griesmar des pensions sont très importantes. Monsieur Griesmar a mis 11 ans pour obtenir satisfaction. Les juristes de l'Etat feront tout pour faire durer et donner le moins possible.

Nous devrons, comme d'habitude, être patients, persévérants et pertinents car cette affaire est d'une grande complexité.

Le Bureau National (Détails pratiques en page 4)

 

 

                                   ACTION VERS LE CONSEIL D’ETAT

                                                                                                          Paris, le 15 octobre 2002

 

Cher Adhérent

                                   Comme l’on jpouvait s’y attendre, l’état ne veut pas payer cette bonification

pour enfant, aux hommes fonctionnaires : coût estimé 5 milliards d’Euros en année pleine.

            L’argument est facile : Article L55 du code des pensions civiles et militaires. «  En cas

d’erreur de droit , l’intéressé a un an pour réclamer « .

            Nous nous trouvons devant une situation curieuse :

Seul monsieur GRIESMAR va bénéficier d'une bonification pour enfant sans que le Code des pensions ne soit modifié (article L 12 b et R 13).

Après la réunion de l'UNCAM qui s'est déroulée le 9 octobre 2002 des propositions ont été faites par monsieur CHOVET, spécialiste des questions administratives (voir pièce jointe).

Article L 12 b

(Loi n' 64-1339 du 26 décembre 1964 Journal Officiel du

30 décembre 1964 en vigueur le 1er décembre 1964) (Loi n° 75-1000 du 30 octobre 1975 art. 3 Journal Officiel du

31 octobre 1975)

(Loi n° 77-1466 du 30 décembre 1977 art. 151 Journal Officiel

du 31 décembre 1977)

(Loi n» 82-599 du 13 juillet 1982 art. 24 Journal Officiel du

14 juillet 1982)

Aux services effectifs s'ajoutent, dans les conditions déterminées par règlement d'administration publique, les bonifications ci-après :

            « b) Bonification accordée aux femmes fonctionnaires pour chacun de leurs enfants légitimes, de leurs enfants naturels dont la filiation est établie ou de leurs enfants adoptifs et, sous reserve qu'ils aient été élevés pendant neuf ans au moins avant leur vingt et unième année révolue, pour chacun des autres enfants énumérés au paragraphe II de l'article L. 18. »

N.B. : Les enfants légitimes, naturels dont la filiation est établi et adoptifs sont pris en compte sans limitation d'âge.

Article L 18

CLo/ n" 64-1339 du 26 décembre 1964 Journal Officiel du

30 décembre 1964 rectificatif JORF 10 janvier 1965 en

vigueur le 1er décembre 1964)

(Loi n" 74-1114 du 27 décembre 1974 art. 18 Journal Officiel du

28 décembre 1974)

(Loi IIe 77-1466 du 30 décembre 1977 art. 15 II Journal Officiel

du 31 décembre 1977)

(Loi n1 82-599 du 13 juillet 1982 art. 24 Journal Officiel du

14 juillet 1982)

(Loi n" 91-715 du 26 juillet 1991 art. 6 Journal Officiel du

27 juillet 1991)

II « Les enfants du conjoint issus d'un mariage précédent, ses enfants naturels dont la filiation est établie et ses enfants adoptifs ;

Les enfants ayant fait l'objet d'une délégation de l'autorité parentale en faveur du titulaire de la pension ou de son conjoint ;

Les enfants placés sous tutelle du titulaire de la pension ou de son conjoint, lorsque la tutelle s'accompagne de la garde effective et permanente de l'enfant ;

 

            Les enfants recueillis à son foyer par le titulaire de la pension ou son conjoint, qui justifie, dans les conditions fixées par décret en Conseil d'Etat, en avoir assumé la charge effective et permanente. »

N.B. : il sont pris en compte sous réserve qu'ils aient été élevés pendant 9 ans au moins avant leur vingtième et unième année révolue pour chacun des enfant énumérés au paragraphe II de l'article 18.

J'ai consulté maître TIFFREAU qui est spécialiste pour les plaidoiries en nombre. Il préconise le recours direct au Conseil d'Etat car celui-ci à deux solutions :

1. Il renvoie vers les tribunaux administratifs appropriés.

2. Si le nombre des dossiers est important, il traite directement l'affaire.

Coût de l'opération :

II m'a indiqué que celui-ci peut varier de 382 à 764 Euros (2.500 à 5.000 francs), suivant le nombre de dossiers (c'est le cas des dossiers ASSEDIC avec Maître BLANCHARD à Saint Brieuc).

 

            Rapport de l'opération en cas de victoire :

Mensuel … Retraite : 764 Euros (5.000 francs)

…..      1 enfant          : 2 %   =          15.24 €  (100 francs)

……    2 enfants        : 4  %  =          30.48 €  ( 200 francs)

……    3 enfants        : 6 %   =          45.72 €  ( 300 francs)

Mensuel …Retraite : 915 Euros (6.000 francs)

 

…….   1 enfant          : 2 %   =          18.30 €  (120 francs)

……    2 enfants        : 4 %   =          36.60 €  ( 240 francs)

……    3 enfants        : 6 %   =          54.90 €  ( 360 francs)

 

 Etc ……

 

                               Que faire ? :

 

C’est une décision personnelle, d’après le rapport, les frais d’avocat seraient amortis dans l’année.

Les Veuves seraient bénéficiaires de l’opération à 50 %.

 

Comme toujours toute action en justice est une loterie .

Qui risque rien, n’a rien .

 

                        Recommandation

 

Dès la réception du «  niet «  du service des pensions, vous n’avez que deux mois

Pour réagir .

 

            Adresse de l’avocat pour renseignements :

 

                                   Maitre TIFFREAU

                                   54, rue Varennes

                                   75007 PARIS

                                   Tel.01.53.63.33.10

 

Ne pas oublier de lui indiquer votre appartenance F.N.O.M

 

Je vous pris d’agréer, cher adhérent, l’expression de mes sentiments dévoués .

                                               G. GABRIELLI

 

Nota : Vos annuités + bonifications pour enfants : maximum 40 .

 

 

 

ARRET « GRIESMAR »

Procédure :

* Lettre au service des pensions de La Rochelle. (Voir modèle journal numéro 262 - Septembre / Octobre 2002).

* Réponse négative du service des pensions de La Rochelle.

ATTENTION VOUS AVEZ DEUX MOIS POUR REAGIR

Deux possibilités :

1. Action vers le Tribunal Administratif dont dépend votre département, avec ou sans avocat. (Voir modèle ci-dessous).

2. Action vers le Conseil d'Etat (avec avocat) •> voir Maître TIFFREAU

 

MODELE DE LETTRE A ADRESSER A :

le

Monsieur le président du Tribunal Administratif de

Objet : Demande de révision de pension.

Références :

' Arrêt de la Cour de Justice des communautés Européennes du 29.11.2001.

* Décision du Conseil d'Etat rendu le 29.07.2002.

Pièces jointes :       '

* Ma demande de révision de pension en date du .............

adressée service des pensions de .............

* Réponse du service des pensions de ............... ."'en-

date du .................

" Copie livret de famille.

* Copie du titre de pension.

Monsieur le président,

La demande de révision de pension que j'ai formulée auprès du service des pensions de .......................... le

........................ afin d'obtenir une bonification d'une

annuité pour chacun de mes ............ enfants, a fait l'objet

d'une décision de refus, dont vous trouverez copie ci-jointe.

Contestant cette décision, j'ai l'honneur de vous demander que me soient appliquées les mêmes dispositions que pour monsieur GRIESMAR et de prendre en considération ma requête introductive d'instance.

Je vous prie d'agréer, monsieur le président, l'expression de ma considération très distinguée.